Katie et Sandrine étaient parmi les premières cette saison à participer à un half ironman. C’est à quelques encablures de la cité des Doges qu’elles ont pris part au 70.3 Venise-Jesolo en ce début de mois de mai. Sandrine, qui se lançait pour la première fois sur la distance, nous raconte son expérience du week-end et de la course:
J’avais mis un doigt de pied dans la secte Ironman il y a 2 ans à Rapperswill en relai vélo. Cette année, j’ai signé pour la totale !! Emportée par l’enthousiasme des copines Katie (qui a de la motivation à revendre) et Emmanuelle, une ancienne membre du club, cette fois, je m’emballe et vive Venise-Jesolo et viva les pasta !
La date approchait et je commençais à me dire que j’étais totalement inconsciente de faire ces distances pour la première fois, à être un peu stressée par la météo qui ne s’annonçait pas terrible (eau à 16°C, nuageux pluie ?), que je n’allais jamais arriver au bout etc…Mais le fait de partir avec les copines et nos conjoints, cela aide à relativiser et à se rassurer.
Nous voilà à Jesolo-Venise : une ville balnéaire à l’italienne toute en longueur avec sa plage sans fin plantée de parasols et transats (ça, c’est le parcours course à pied) et un départ natation au pied d’un phare, dans l’Adriatique (eh non : on ne nage pas dans les canaux de Venise ! Heureusement d’ailleurs). On connait l’organisation Ironman extrêmement efficace et impressionnante : ambiance musique, stands, parc à vélo immense, marketing redoutable. Cette effervescence avec tous ces sportifs. Nous sommes à peu près 2500 participants, donc y’en a de la baskets au m2 !!Ca grouille de partout ! Cela donne un avant-goût de ce que sera la course le lendemain aux aurores ! On est partagé entre appréhension et excitation.
Jour J départ 7h30. (Réveil 5h, au secours). Bonne surprise : la météo s’annonce plutôt ensoleillée et agréable. La natation se fait par sas selon notre auto estimation de temps de natation. Par prudence et peur d’être bousculée, je me mets dans un bloc temps moyen-très moyen. Combinaison et cagoule, car trop peur d’avoir froid même si, finalement, la température de l’eau est moins congelée que la veille.
Et c’est parti ! Cela se passe sans souci, sauf que je pense que je n’aurais pas dû me mettre dans ce groupe parce que je remonte quand même d’autres personnes et que je suis obligée de zig zager pour dépasser. Je ne comprends pas, y’en a qui font de la brasse, d’autres sur le dos… Donc, pour ceux qui seraient un peu anxieux pour la natation : y’en a qui sont zen !!!
Etape 1 terminé. Maintenant, il faut récupérer en vitesse le sac de transition préparé la veille. Au vu de la météo et la crainte d’avoir froid, j’avais tout mis : chaussettes, gants, manchettes, coupe-vent avec et sans manches, bref la totale. Au final : je ne mets RIEN !
Et c’est parti pour 90km de vélo sur un parcours plat comme ma main qui part dans la campagne alentours le long de champs et de canaux. Au vu du dénivelé proche de zéro, beaucoup ont sorti des engins venus du futur, hyper aéro, plus flashy les uns que les autres, grave profilés avec des roues pleines en veux-tu en voilà…Bref, rien que de les voir, t’as peur ! Pendant le parcours, il y a pas mal de groupe ensemble : pas de drafting, tu parles ! Certaines parties de route ne sont pas très bien bitumées, du coup, il y a pas mal d’engins de guerre sur les bas-côtés et les pauvres triathlètes en train de batailler avec des chambres à air. On les voit, on les plaint, on se dit qu’on aimerait pas du tout être à leur place et on serre les fesses sur nos selles ! Le parcours incite à rouler vite, trop vite peut-être d’ailleurs… je me dis que je vais bien le regretter en course à pied, mais bon, tant pis, je verrais bien à ce moment-là.
Transition course à pied : c’est reparti avec notre petite cuisine de sac de transition. Je pose le vélo en me disant que le plus dur reste à faire car 21km, ce n’est pas rien pour moi. Je suis loin d’être une comète déjà de base, donc là, après le vélo, j’appréhende…
Et avec raison ! Un calvaire !
Les sensations aux premières foulées ne sont pas fameuses mais j’essaie de me rassurer en me disant que c’est normal, après le vélo, que cela va aller mieux, que je vais progressivement « trouver mon rythme de croisière » etc… Bin, je le cherche toujours, il n’est jamais arrivé ! 3 tours de 7km et quelques de longues lignes droites : une ombragée traversant la ville et l’autre en revenant longer la plage au soleil. Je trouve cela horriblement long, j’en ai ras le pompon, je compte les parasols, les transats, j’ai mal aux jambes qui sont toutes raides, une lutte physique et mentale mais heureusement, il y a plein d’encouragements des passants et je croise les copines Katie et Emmanuelle. On s’encourage, on se motive comme on peut. Surtout ne pas s’arrêter, surtout ne pas marcher. Je m’accroche à cela pour terminer. Je vois le phare au loin, repère de l’arrivée. Mais il est loin ! A croire qu’il s’éloigne plus qu’il ne se rapproche !!!
ET OUUUUFFF ! ENFIN, c’est l’ARRIVEE
Beaucoup d’émotions : le soulagement, la joie d’avoir fini, d’être allée jusqu’au bout, le bonheur de voir ses amis à l’arrivée, la fatigue qui se réveille, l’excitation d’avoir participé, la fierté pour soi et pour les autres, d’avoir relevé son défi perso et encore des douleurs qui se rappellent à toi (tiens, j’ai une cloque, tiens je marche comme un cow-boy). Bilan : 5h55. Youpi, je suis juste sous la barre des 6h ! Et une joie immense d’avoir vécu cette expérience.
Pour ceux qui seraient aussi tentés de participer à la secte Ironman pour une 1e fois, j’espère ne pas vous avoir effrayé. Oui, ce n’est pas facile, c’est éprouvant mais quelle belle émotion quand tu y participes ! Je n’ai qu’un conseil : le faire avec des amis. C’est bien connu, le triathlon c’est un sport individuel. Le triathlète est seul quand il barbote, seul à suer sur sa selle, seul dans ses baskets. Du coup, participer à une course avec des amis, c’est le plaisir décuplé d’échanger, de s’encourager, de se rassurer, de se motiver et cette amitié et ce partage, c’est le meilleur dopant.
Merci aux copines et nos compagnons !!!
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