Plus de 2000 athlètes se sont alignés au départ de l’Ironman Switzerland à Thoune cette année, y compris une petite délégation du TCG qui a, comme à son habitude, vaillamment représenté les couleurs du club. Pour un aperçu des éditions précédentes, vous pouvez consulter les résumés de 2022 et 2023.
Comme chaque année, c’est un parcours de rêve qui attendait les les compétiteurs : une natation dans les eaux translucides et fraîches du lac de Thoune, suivi d’un parcours vélo vallonné à travers l’Oberland bernois et d’un marathon qui serpente à travers la ville et longe le lac. Une particularité de cette année était la météo quasi automnale qui a marqué le week-end de course. Des rumeurs laissaient même entendre que la partie natation pourrait être raccourcie, mais nos athlètes ont finalement eu droit à un Ironman complet, avec de remarquables performances à la clé.
Nous commençons avec Charles, qui incarne de plus en plus le mantra d’Ironman : « Anything is possible ». Opéré du cœur l’année précédente, il a patiemment préparé cette course et a bouclé son 21ème Ironman. Chapeau !
Les podiums ne se sont pas fait attendre. Natalia a brillé avec un temps exceptionnel de 12h14min, se classant 2ème de sa catégorie. Félicitations ! Le club lui-même a aussi été récompensé, terminant à la deuxième place du classement des clubs dans sa division.
Côté hommes, Mathieu a été le plus rapide du club avec un impressionnant sub-10 (9h51), une belle récompense après sa mésaventure à Rapperswil. Peu après, Marcos a réalisé un temps de 10h43, améliorant son chrono sur ces mêmes terres où il avait disputé son premier IM. Ils ont été suivis par Patrick (11h16), et plusieurs « first timers » comme Georges (11h28), Ivo (13h23), Jenny (13h43), Trinidad (14h00) et enfin Loris (16h01). Ce dernier s’était lancé le défi de l’Ironman quelques mois auparavant seulement, il nous raconte sa préparation et sa course :
« J’ai découvert le triathlon, et plus particulièrement l’Ironman lors de vacances à Nice. En voyant les coureurs passer sur la Promenade, je me suis intéressé à la course et au sport. L’idée de relever un défi physique important m’intéressait, revenant d’une année aux Etats-Unis pour la maturité bilingue par séjour, et faisant partie de l’équipe de natation de l’école que je fréquentais. Familier avec la natation, les plus grands défis qui se dressaient devant moi étaient le vélo et la course à pied. Je n’avais jusqu’à présent jamais essayé le cyclisme à proprement parler, et n’avais ni repères ni vélo adapté. J’ai reçu mon vélo et tout l’équipement nécessaire pour Noël, et j’ai commencé à rouler par moi-même. Je dois avouer que la météo n’était pas tip top, mais quand on est motivé et bien équipé, ça fonctionne toujours !
J’ai rejoint le TCG aux alentours du mois de Janvier, et je m’étais déjà inscrit à l’Ironman de Thun en Juillet. Grâce au club, j’ai pu faire connaissance avec plein de personnes formidables, que ce soit les coachs, ou encore les autres membres du club qui participent à la bonne ambiance qui accompagne les entraînements.
Au fur et à mesure que les mois passèrent, je réalisais petit à petit le mur qui se dressait devant moi. Je dois avouer que je n’ai pas pu aller à beaucoup d’entraînements de natation, ni de vélo à cause de mes horaires de collégien, et allais le plus souvent possible aux entraînements de course à pied. J’allais souvent rouler seul le weekend ou alors en groupe avec le club quand il a commencé à faire meilleur, et roulais selon les recommandations de mes coachs.
Une sortie qui m’a particulièrement bien préparé mentalement et physiquement était d’aller faire le tour du lac. Quelle aventure ! Je suis parti vers 13h et revenu vers 22h.. on ne peut pas dire que j’étais particulièrement rapide, mais l’absence de ravitaillement et devoir gérer la circulation n’ont pas aidé non plus. J’ai parcouru 173km durant cette virée, et j’ai pu me rendre compte que l’Ironman ne serait pas seulement un énorme défi physique, mais aussi un grand challenge mental.
Un mois avant ma course, ma mère et moi sommes allés à Thun pour que je puisse participer à la reconnaissance du terrain organisé par le staff de la course. Nous avons pu faire ce jour ci une fois la boucle de 90km de vélo et une fois celle de 14km de course à pied. Sur place, j’ai pu retenir certains points clés du parcours, comme des montées facile à surmonter avec assez d’élan, ou encore certaines belles descentes.
Le weekend de la course, je suis arrivé avec deux jours d’avance. Le premier pour me reposer, et le second pour préparer mes affaires dans les sacs de transition, ainsi que déposer le vélo à la zone prévue pour. À l’hôtel, j’ai pu faire connaissance avec Jacques Toriel qui participait lui aussi, et sa femme Vanessa, qui m’ont très gentiment proposé de venir avec eux pour se rendre sur place le matin de la course.
Le jour J, après avoir mangé presque que des pâtes, j’ai pris un bon petit déjeuner avec de la brioche au miel. Après s’être couché à presque minuit pour relire les règles et un réveil à 3h45, du sucre faisait plus que du bien. Une fois arrivé, j’ai mis ma combinaison, et me suis mis dans le sas du temps que je pensais faire sur la nage. Bien que j’ai fait le bon temps, 1h17 et estimé dans le sas 75-85min, j’ai dépassé beaucoup de nageurs pendant la première moitié et n’ai pas pu profiter de drafter. Cette partie s’est bien passée, sans complications particulières, si ce n’est deux ou trois coups de la part de quelqu’un qui nageait sur le dos. En sortant de l’eau, il avait commencé à pleuvoir et je fis la transition sous l’eau. N’ayant rien prévu en cas de pluie, je suis parti sur le vélo avec ma trifonction et mon cuissard, les pieds trempés.
Je dois avouer avoir sous-estimé l’effort que j’ai fourni durant la nage, ne m’étant pas ravitaillé tout de suite, j’ai ressenti un gros coup de mou vers le 40e kilomètre, mais ça allait mieux après un gel et de l’eau. Peut-être dix kilomètres plus loin, Jacques m’a dépassé, mais, trop concentré dans mon effort, ce n’est que deux minutes plus tard que je m’en suis rendu compte, et je ne pouvais plus le rattraper. J’ai pu cependant retrouver quelqu’un avec qui j’avais sympathisé le mois précédent, lors de la reconnaissance; Markus Lippsmeier. J’ai ressenti un tel soulagement de pouvoir rouler aux côtés de quelqu’un, l’effort mental qu’il y avait à fournir jusqu’à présent s’était bien amoindri et je repris du poil de la bête. Au tiers du second tour, ce fut un peu plus dur. Pour se motiver, on se rappela le prix de l’inscription à l’Ironman, qui n’est pas donné, et ça nous a bien motivé à continuer, bien que l’abandon était pour moi inenvisageable.
Proche de la fin de cette seconde boucle, je touchai mes jambes et pouvais sentir la fatigue, une légère douleur au toucher, qui m’inquiétait un peu pour la course.
Arrivé sur la course à pied, je suis parti trop fort.
Mon allure de 6:30/km, déjà bien lente, n’a fait que d’empirer au fil du temps. J’ai réussi à me pousser et courir l’entier des premiers 14km, et Markus et moi avons alterné sur la deuxième boucle en courant et marchant uniquement lors des ravitaillements. Lors de ce deuxième tour, la fatigue me tomba sur les épaules presque d’un coup, les paupières très lourdes, trop lourdes même j’étais prêt à courir les yeux fermés. Heureusement, les gels caféinés existent !! J’en ai pris deux d’un coup et cela m’a permis de tenir encore.
Pour ce qu’il en est du dernier tour, la nuit était déjà bien tombée et nous étions beaucoup à marcher. Je crois avoir marché l’entier des derniers 10km, n’ayant plus l’énergie pour passer de la marche au jogging. Passer cette dernière fois juste à côté de la ligne d’arrivée, mais de devoir poursuivre mon chemin et refaire encore une fois le même circuit, c’est épuisant, surtout après toute la distance déjà parcourue. Heureusement, j’ai été encouragé tout le long de la journée par ma mère et ma famille d’accueil des Etats-Unis, qui étaient venus me soutenir et visiter la Suisse après. J’ai également pu voir Mateo et Noa, eux aussi du TCG, venus voir leur père qui concourait.
Pour la fin, j’admets avoir fait une dernière accélération, juste pour le plaisir de me dire que j’ai commencé à fond et fini à fond, et pourrai enfin me reposer, après avoir sonné la cloche et entendu : « You are an Ironman ! ».
Une fois arrivé, après 16:01:21 d’effort, je ne pouvais presque plus marcher, ce qui est bizarre comme je n’avais aucun problème à le faire jusqu’à présent, mais j’ai pu profiter d’un bon repas, et rentrer me doucher et dormir.
Je crois n’avoir jamais aussi bien dormi et autant mérité une bonne nuit de sommeil :’)
Un Ironman, c’est sympa comme format, mais ce ne sera pas pour tout de suite que j’en referai un, je dois avouer avoir visé gros pour mon premier triathlon, et il est temps pour moi d’aller découvrir les autres formats, mais en tout cas, un grand merci à toutes les personnes du club et à mes proches, sans qui je n’aurais certainement pas pu finir la course. »
Bravo à toutes et tous pour ces magnifiques performances !
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