La saison des Ironman s’achève progressivement, surtout en Europe où les conditions météorologiques favorables se limitent principalement au sud du continent. C’est en Espagne que les athlètes se sont donné rendez-vous au début du mois d’octobre pour participer à l’une des épreuves les plus prisées du circuit : l’Ironman Calella-Barcelona. Deux athlètes du TCG étaient au départ : Aleksandr et Patrick D., deux profils aux antipodes l’un de l’autre. Patrick, habitué du circuit, compte déjà plusieurs dizaines d’Ironman à son actif. Quant à Aleksandr, il s’agissait d’une première expérience sur cette distance emblématique. Aleksandr nous dévoile, en anglais, son chemin vers ce superbe accomplissement:
” In October, I achieved a significant milestone by completing my first full Ironman race in Barcelona. With a finishing time of 12 hours and 55 minutes, I am elated to be among the proud finishers of this remarkable sporting event. My gratitude extends to my supportive family who stood by me throughout this journey, as well as the exceptional coaches and fellow members of the Trigeneve club. Their unwavering commitment to quality training and a welcoming social atmosphere proved to be invaluable—qualities not easily found elsewhere.
On race day, I was blessed with nearly perfect weather conditions: a calm sea in the early morning, the warmth of the autumn sun, and a gentle breeze on a mostly flat course. However, the road to Ironman success was far from smooth sailing, as I’ll detail below.
This endeavour demanded an incredible amount of dedication, discipline, meticulous planning, and unwavering commitment to both training and administrative tasks. Considerable financial and time resources were also required. Balancing the role of an entrepreneur and a father of young children made the equation even more complex. To carve out the necessary hours for training, certain aspects of my life had to take a backseat and remain in a state of temporary stagnation. Nevertheless, there were moments in this Ironman journey where I seized the opportunity to combine sporting events like the IM 70.3 in Greece and Rapperswil with family holidays, creating lasting memories.
The dream of completing an Ironman had been nurtured for at least five years. There were numerous ups and downs along the way, and I nearly abandoned the idea a year ago after battling two bouts of Covid within six months. When I first learned of the Ironman event five to six years ago, I was a different person, carrying an additional 25 kilograms of weight. My physical activity was sporadic, limited to occasional sessions due to career demands and the challenges of building a new life in a foreign land with a different language. Despite these obstacles, my inner voice continuously whispered, ‘You have what it takes to be an Ironman,’ but my body had to catch up. I embarked on this transformation gradually, altering my habits to make space for sports. Commuting to work on a bicycle, participating in runs with other school parents for children’s Escalade training, and joining an athletic club improved my running skills over two years. However, the runners at the club couldn’t comprehend my enthusiasm for triathlons. My quest led me to search for a club where members appreciated the multifaceted nature of triathlon, including running, swimming, cycling, and the numerous other components that constitute this athletic challenge.
Beyond the core disciplines, preparing for an Ironman felt like a ‘tentathlon’ because it entailed managing various facets: nutrition, proper refuelling, hydration, replenishing vitamins and minerals, ensuring adequate sleep, maintaining consistency, focus, effective recovery, discipline, order, equipment and supply management, as well as motivation upkeep. Moreover, the ability to communicate in languages other than my mother tongue and comprehend specific training instructions posed additional challenges. All in all, being an Ironman aspirant required an open mind and an abundant reserve of patience.
Before I joined the Trigeneve club, I knew how to swim in a general sense but lacked knowledge of the specific techniques for sports swimming. I soon realized the benefits of swimming as an effective recovery method following runs and cycling sessions. Participating in physical workout sessions allowed me to understand the gym exercises and calisthenics required to develop the muscle groups essential for triathlon. Running sessions were instrumental in testing my speed, enhancing cardio fitness, and tackling hill drills. Club cycling sessions provided opportunities to gauge endurance, refine my nutrition strategy for extended rides, and experience the camaraderie of group cycling.
Lastly, before undertaking the full Ironman, I completed a full marathon, covered 180 kilometres around the lake in the Cyclotour de Laman, swam 4 kilometres in the salty sea, and participated in several half Ironmans in the two years leading up to my first full Ironman.
What’s most important to emphasize is that despite the challenges and difficulties I’ve encountered at various points, the Ironman served as a transformative goal. It compelled me to make essential changes and eliminate certain aspects of my life that had remained stagnant for far too long. Without this ambitious endeavour, I might have remained in the same place without realizing the need for change.
Every individual’s journey is unique, but my hope is that by sharing my experiences, I can help demystify the process of Ironman preparation and shed light on what it takes to complete one.”
De son côté, Patrick a réalisé une très belle performance, en prenant la 7ème place de son groupe d’âge, dans un chrono de moins de 10h. Il nous raconte:
” Ironman Barcelone 2023 est ma première participation à cette course réputée pour son parcours rapide et plat. J’espère peut-être améliorer mon meilleur temps personnel, qui remonte à un autre Ironman lui aussi roulant, l’Emilia-Romagna en 2021. Pour une première fois, j’arrive à Barcelone dès mercredi, ce qui est plus tôt que d’habitude. Ces quelques jours précédant la course seront consacrés à la détente, et la reco du parcours vélo à trois reprises et le parcours de course à pied deux fois.
Cependant, je suis certain que le parcours de course à pied ne sera pas aussi rapide qu’en Italie, car il comporte trois allers-retours plutôt monotones et une partie sur du sable. Samedi matin, après un discours du directeur de course qui était à la fois pathétique et presque réussi, nous nous sommes élancés. La partie natation semblait interminable, car nous devions nager plus de la moitié à contre-courant. Ma sortie de l’eau indique un temps de 1h14 min, ce qui n’est pas surprenant mais un peu décevant. Cependant, j’étais impatient d’attaquer le parcours vélo qui nous attendait.
Dès le début de la partie cycliste, je me sentais bien et je dépassais continuellement d’autres participants, même si j’avais opté pour une position “mains hautes” sur le guidon, contrairement aux recommandations de ne pas changer de position juste avant une course. Au cours de la première heure, j’ai réussi à maintenir une moyenne de presque 40 km/h. Heureusement, il y avait peu de drafting devant moi. Cependant, à certains moments du parcours la situation devenait assez chaotique, car certains participants du 70.3 se comportaient comme s’ils étaient dans une cyclotouriste, formant de gros pelotons, rendant les dépassements dangereux.
Nous sommes passés devant un accident de vélo qui semblait très sérieux (une collision frontale entre deux participants du 70.3, malheureusement avec des conséquences fatales pour l’un des accidentés). Il restait encore au moins 4 kilomètres à parcourir lorsque mon Garmin indiquait déjà 180 km. Le parcours était trop long ! Mes chances d’améliorer mon meilleur temps personnel à vélo s’envolent. À ce moment-là, je réalise que je ne pourrai pas descendre en dessous de 4:45 sur le vélo. Cependant, je suis presque stupéfait d’arriver dans le parc à vélo, presque désert, en 4:54. Bien que mes jambes soient pleines d’énergie, je me rends compte qu’il ne serait pas prudent de partir sur un rythme de 4:35. Je décide donc de me caler d’abord sur 4:45 et je remarque que mon ami allemand du club de Hanovre semble me rattraper lors d’un premier aller-retour à 8 km.
Ce marathon, avec ses trois allers-retours (7,5 x 2) est très difficile pour le moral, car il se déroule en ligne droite. Les kilomètres défilent lentement et je n’ai toujours pas subi le dépassement que j’attendais. À mi-parcours, mon Garmin rend l’âme et je me retrouve “aveugle”. Je continue le troisième aller-retour en me fiant à mes sensations. Je commence à accélérer sérieusement sur le dernier retour et je me rends compte que les derniers kilomètres indiqués ne correspondent pas. Le marathon est également trop long, de près d’1 km. En bref, c’est après la ligne d’arrivée, dans un “athlete garden” encore presque vide, que j’apprends ma position au classement et surtout que je ne suis qu’à 5 minutes du podium dans ma catégorie d’âge. Je suis très content. Ce fut un beau week-end dans une partie de la banlieue nord que je ne connaissais pas de Barcelone. Et ce classement m’aura finalement catapulté 2 ieme AWA suisse 2023 (même si ca n’intéresse pas grand monde 😀)”
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