Ce week-end avait lieu l’Ironman Suisse à Thoune. C’est dans un décor de carte postale que Dorian et Marcos ont pris le départ. Retour avec eux sur cette épreuve, sous forme d’interview !
Quel était ton objectif d’avant course et dans quel était d’esprit abordais tu l’épreuve ?
Marcos : Mon objectif principal était de finir la course et si possible dans de bonnes conditions et que ma famille me voit arriver avec le sourire. Je gardais quand même à l’esprit d’essayer d’être en dessous de la barre des 12h sur ce premier IM.
Dorian : Ma saison était complètement axée Ironman avec Thun et Emilia-Romagna en septembre. Les halfs de préparation au printemps ont été de belles surprises (15ème à Aix et 12ème à Rapperswil) donc mon objectif initial de faire un sub10 a vite été balayé par une possible qualification pour Kona. Ma préparation s’est parfaitement déroulée, j’avais tout planifié et absolument rien laissé au hasard. Au départ je visais minimum une 15ème place mais je savais que plus je me rapprocherais du top 10, plus j’avais de chances d’avoir un slot. J’y croyais et j’étais à bloc sur l’objectif.
Quel fut le moment le plus difficile pendant ta course ?
M : Je mentionnerais 2 passages plus sensibles ; la fin de la nage où j’avais vraiment envie d’arriver. Nous étions les uns sur les autres et je perdais de plus en plus de technique. Et le début du marathon où j’ai eu de la peine à retrouver une foulée stable après les 180km de vélo. A ce moment de la course je me disais “wow”, le marathon va être long si je ne reprends pas mes esprits.
D : Clairement mon passage à vide sur le second tour à vélo. Je fais une bonne natation, une grosse première boucle et je perds soudainement beaucoup de puissance au 110ème kil. Je comprends de suite que j’ai moins bu que prévu à cause de la fraicheur et que je paie cash cet écart. S’en suit une lutte d’1h30 pour refaire surface et en me battant pour limiter la casse. Contraint de puiser dans mes ressources au bout de 4h de course je me dis d’abord que la course m’échappe. Mais par expérience, je comprends que c’est le moment clé et que c’est maintenant que je dois mettre toute mon énergie mentale pour sortir du trou et que ça ira mieux après. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé car derrière je fais un gros marathon avec une étonnante facilité.
Quel moment retiendras-tu de ton Ironman ?
M : La partie vélo m’a donné beaucoup de plaisir (je ne pensais pas), les paysages étaient magnifiques et beaucoup d’échanges avec les différents coureurs. La partie running est hors du temps car il y a beaucoup de supporters qui encouragent les coureurs. Personnellement je me suis senti transporté car familles, amis, membres du TCG étaient présents.
D : De manière abstraite, l’ensemble de ma préparation dont je suis vraiment très fier. J’ai vraiment cherché les axes d’amélioration partout et réussi à corriger les erreurs faites dans le passé. De manière plus concrète je retiendrais ma facilité en course à pied, cette sensation de voler, de dépasser des centaines de coureurs et d’être en complète maitrise.
Prochains objectifs ?
M : J’aimerais faire un 70.3 et un IM en 2023 (sachant les sensations que ça m’a procuré, je connais déjà la réponse !).
D : Le calendrier est chamboulé. Adieu l’Italie et cap sur les Etats-Unis pour d’abord disputer les championnats du monde Ironman à Kona et ensuite ceux de 70.3 à St George. L’objectif sera de faire une grosse course à Kona dans des conditions qui pourraient me convenir. Pas question d’y aller en touriste, la qualification n’est pas une fin en soi.
Un conseil pour quelqu’un qui voudrait se lancer sur IM ?
M : Plaisir, entrainements (volume, volume et volume !) et un peu de folie vous feront passer la ligne d’arrivée avec une adrénaline inexplicable ! Et de bonnes qualités organisationnelles pour gérer la logistique familiale, sportive et professionnelle !
D : J’aime le format Ironman car le travail et la préparation priment sur le talent. C’est une course défensive qui ne laisse aucune place à l’improvisation. Contrairement aux courtes distances où il faut se faire violence et aller chercher les intensités, l’Ironman demande de gérer un capital de départ et l’emmener jusqu’au bout. Il faut être zen et économe. Mon conseil est donc d’anticiper et planifier au maximum.
Le volume d’entrainement fait souvent peur mais enchainer les heures n’est pas indispensable. Il faut plutôt être régulier, organiser sa vie personnelle, planifier entièrement sa saison, laisser une grosse place au repos et limiter le stress. Toute l’énergie économisée au fil de la préparation sera nécessaire le jour J pour faire une course consistante et s’épargner le supplice des dernières heures sur marathon qui effraie à juste titre les débutants.
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